3 janvier 2018

Amazon : Montréal encore dans la course?

Amazon : Montréal encore dans la course?

En 2018, on entendra beaucoup parler d'Amazon. La recherche d'une ville pour y établir son second siège social battra son plein. Tout comme comme 237 autres villes en Amérique, Montréal est dans la course. Que doit-on en espérer ?

Bien du temps s'est écoulé depuis la date fatidique de remise des soumissions (jeudi 19 octobre 2017). Entre autres choses, les Montréalais ont élu une mairesse à l'hôtel de ville. Cette dernière devenant d'office présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

Montréal International (MI), organisme régional de promotion économique qui a obtenu le mandat de la CMM de préparer la soumission pour Amazon, a présenté à Valérie Plante les grandes lignes de la proposition faite au géant du commerce en ligne. Le contenu lui a plu, et elle l'a avalisée à son tour, nous dit-on chez MI.

Il y a eu une communication entre la mairesse et le siège social d'Amazon pour dire que la nouvelle administration de la Ville de même que la nouvelle présidence à la CMM sont encore d'accord avec ce qui a été proposé à Amazon en octobre.

Stéphane Paquet, vice-président, Investissements étrangers & Organisations internationales, chez MI

Une liste préliminaire de 20 à 30 villes retenues pour analyse approfondie doit sortir en 2018. Au départ, les villes l'attendaient avant la fin de 2017, mais comme il y a eu plus de villes candidates que prévu, cette prochaine étape a été repoussée à 2018.

Amazon cherche une ville pour y loger 50 000 employés ayant un salaire moyen de 100 000 $ US dans des immeubles d'une superficie de 8 millions de pieds carrés : un investissement total de 5 milliards $ US.

Une réforme fiscale désavantageuse
La réforme de la fiscalité américaine, qui vient abaisser le taux d'imposition des revenus des sociétés à un niveau similaire au taux moyen en vigueur au Canada, élimine un argument en faveur des candidatures de villes canadiennes, reconnaît-on chez MI, avant d'ajouter que l'essentiel du message reste toujours aussi pertinent.

On pense qu'Amazon va choisir une ville où les jeunes travailleurs vont avoir envie d'être. Toute la trame narrative de notre document de 160 et quelques pages, c'est : regardez, vivre à Montréal, c'est le fun. 
Les jeunes adultes aiment ça, vivre ici. C'est le meilleur endroit pour y élever une famille. Oui, la fiscalité des particuliers est élevée. Au final, avec le filet social qu'on a, il t'en reste plus dans les poches.

Stéphane Paquet

Quoi qu'en pense le représentant de MI, Montréal aura fort à faire pour passer à l'étape suivante. Son nom n'est jamais mentionné parmi les candidatures jugées comme favorites : Atlanta, Washington, Austin, Boston et New York.

Du côté des parieurs, Atlanta et Austin apparaissent comme étant les villes favorites, à 3 contre 1, selon le site Paddy Power, d'Irlande. Toronto est à 16 pour 1 et Vancouver, à 50 pour 1. La cote de Montréal n'était pas affichée sur le site le 29 décembre.

La Ville Reine ne propose aucun incitatif financier particulier, mais répond à chacun des critères évoqués par l'entreprise de Seattle. Le premier ministre canadien Justin Trudeau, aussi député montréalais, signe un mot d'appui dans le document de présentation. Parmi les endroits susceptibles de recevoir le détaillant du XXIe siècle figure le CIBC Square au centre-ville, qui appartient à la Caisse de dépôt.

Toronto a dévoilé publiquement son offre à Amazon, contrairement à bien d'autres, dont Montréal.

Les rares informations rendues publiques en provenance de villes américaines prouvent que la concurrence est vive : congé de taxes pendant 30 ans, don de terrain ou encore incitatifs financiers qui dépassent le milliard US.


Source : La Presse
Crédit photo : oudtshoorncourant.com
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